mercredi 2 septembre 2015

Les aventures d'Aurore

Récit feuilleton en cinq épisodes paru tout au long de l'année 2014 dans un magazine suisse (illustrations de Walder). Je détiens tous les droits sur ce texte, donc n'hésitez pas à me contacter si une publication sous une autre forme vous intéresse !

Genre : jeunesse, fantastique

Présentation :

Aurore est une petite chienne qui a toujours été malmenée par les humains. Après avoir fugué du taudis où elle était retenue prisonnière, elle pénètre dans une forêt pas comme les autres où elle vivra une série d'aventures qui lui redonneront foi en l'amitié, l'amour... et l'humanité.

Extraits :
"- Alors, comment t’appelles-tu ? redemanda Chanteur. Tu n’as qu’à penser à ton prénom dans ta tête, et je l’attraperai au vol.

Embêtée, la petite chienne pensa au seul prénom qu’elle avait toujours porté, mais qui ne lui plaisait guère… Seulement, personne n’avait jamais eu l’idée de l’appeler autrement. Et comme par enchantement, Chanteur l’entendit sans qu’elle n’ait rien à dire :

- Le chien ? Enfin, ce n’est pas un prénom ça, le chien ! dit-il. Qui t’a nommée ainsi ?

Il y eut un bref silence.

- Je vois, c’est une longue histoire… dit l’oiseau. Mais j’ai tout mon temps pour t’entendre me la raconter, tout à l’heure. En attendant, il faut que l’on te trouve un vrai prénom. Qu’en dis-tu ?"
"Aurore courait, courait, et courait encore, continuant de s’enfuir le plus loin possible de la maisonnette de Jules. Elle n’avait pas parcouru tout ce chemin jusqu’à la Forêt Enchantée pour se laisser à nouveau capturer par un humain, ça non ! Il lui fallait absolument prendre ses distances pour être totalement hors de danger.

« Chanteur ne se rend pas compte des risques qu’il prend en faisant ami-ami avec un homme, si jeune soit-il, pensa la petite chienne. Ces humains vous amadouent avec quelques graines ou un bol de croquettes, et vous voilà à leur merci, pris au piège ! Pas question pour moi de refaire la même erreur encore une fois. »

Absorbée par ses pensées, elle ne s’aperçut que trop tard qu’un immense lac lui barrait la route : ses pattes avant venaient de plonger dans un fond d’eau glaciale ! Brr, Aurore en eut les poils tout hérissés et recula aussitôt sur la rive, tétanisée. Le froid qui régnait partout dans la Forêt Enchantée était saisissant ! La petite chienne secoua sa patte gauche, puis la droite, pour les sécher du mieux qu’elle pouvait et chasser la sensation de picotement qui les avait engourdies. Puis elle prit quelques minutes pour observer le paysage.

Tout était si calme et beau ! Aurore n’avait jamais vu de si grande étendue d’eau. Les rayons du soleil s’y reflétaient dans une couleur rosâtre d’une douceur apaisante. Ici, le silence était encore plus impressionnant que dans le reste de la forêt… Quand soudain, la petite chienne entendit des cris graves et sonores, accompagnés de battements d’ailes : des oies sauvages ! Ces dernières entamèrent une descente élégante, se laissant planer au gré du vent, avant d’amerrir à la surface du lac dans une série de plouf mélodieux. Aurore les espionna du coin de l’œil, avec une folle envie de les rejoindre (si seulement l’eau n’était pas aussi froide !) : elles devaient être une dizaine, rassemblées toutes ensembles pour partager chaleureusement ce bain de midi. La petite chienne détourna la tête avec un léger pincement au cœur… Quelle chance avaient ces oies de se trouver en compagnie de leurs semblables !"
"- Ça suffit, écartez-vous ! Dit une forte voix derrière eux.

C’était celle du gros loup gris.

- Qu’est-ce qui se passe ici ? demanda-t-il, après s’être frayé un chemin parmi ses congénères.

- Elle a essayé de s’échapper !

- Elle a renversé Lourdaud !

- Lâche !

- Pour qui se prend-elle ?

Fusèrent des voix de toutes parts.

- C’est vrai ? demanda le gros loup gris avec autorité, en baissant la tête vers Aurore.

- Je ne veux plus être enfermée ! Je ne veux plus être dans le noir ! Je ne veux plus… je ne veux… je ne… dit Aurore haletante, en se débattant de panique.

Et tous les autres de rire méchamment en entendant la petite chienne parler ainsi. Sauf le gros loup gris, qui haussa un sourcil, comme interpellé – pour ne pas dire attendri – par les paroles d’Aurore.

- Ch, ch… tiens-toi donc tranquille ! dit-il. On ne va pas te manger va. D’abord, tu n’as que la peau sur les os… et puis, tes humains pourraient se venger de nous s’ils l’apprenaient ! Loubard, notre chef, ne prendra pas le risque de te faire du mal. J’en suis quasi-certain."

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